DE SÉANCE DU LUNDI 5 DÉCEMBRE 2022 FR 572 partiel ne tiendra pas compte du potentiel patrimonial du site. Il est dès lors proposé au conseil communal d’aviser négativement le classement proposé. Monsieur Tom KRIEPS (LSAP) : Il n’y a pas si longtemps, nous avons mené une discussion à propos de la proposition du ministère de la Culture de classer monument national l’immeuble n° 43, rue Mohrfels. Le présent dossier est du même ordre. Le groupe LSAP regrette que les groupes majoritaires se focalisent sur l’argument selon lequel la proposition du ministère se limite à un seul immeuble. Il est question d’une gestion incohérente de la part du ministère. La maison n° 34, avenue Gaston Diderich, est inoccupée. Une autorisation a été délivrée pour l’exécution de travaux de rénovation. Le véritable problème dans l’argumentation du collège échevinal réside dans le fait que l’on tente d’accuser le propriétaire de la maison, qui a demandé le classement comme monument national, de tricherie en matière de subventions. Il convient de rappeler que la Ville dispose d’un règlement qui permet aux propriétaires d’une maison d’introduire une demande de subvention financière communale, pour autant que le bâtiment à rénover soit situé dans un «secteur protégé». On peut se demander pourquoi les propriétaires, dont la maison n’est pas située dans un secteur protégé et dont le bâtiment est également intéressant sur le plan architectural, ne peuvent pas compter sur des subventions communales lorsqu’ils effectuent des travaux de rénovation. Tout le monde doit balayer devant sa porte. Il s’agit d’une belle maison, un exemple typique de son époque et représentatif de l’œuvre de l’architecte. C’est d’ailleurs ce qui est mentionné dans l’avis du service. De l’autre côté de la rue se trouve la chapelle de la «Communauté dominicale du Christ-Roi », de sorte que nous avons affaire à un ensemble harmonieux. Je suis donc d’avis que le bâtiment n° 34, avenue Gaston Diderich, mérite tout à fait d’être classé monument national. Au lieu de mener des discussions polémiques, nous devrions orienter notre décision en fonction de l’état architectural du site. Monsieur François BENOY (déi gréng) : Je souhaiterais moi aussi une discussion objective. Le bâtiment n° 34, avenue Gaston Diderich, est protégé au niveau communal, mais il répond également aux 8 critères qui doivent être remplis pour pouvoir être classé monument national. Le 25 février 2022, la Chambre des députés a approuvé une loi qui mettra fin à la procédure que nous regrettons tous chaque fois. La loi prévoit l’établissement d’un inventaire pour chaque commune, dans lequel devront figurer tous les bâtiments devant être classés comme patrimoine culturel national. Bien entendu, cette liste doit pouvoir être adaptée. Nous savons tous que cet inventaire prendra du temps. C’est pourquoi nous serons encore quelques années dans la situation de devoir discuter et donner un avis sur des dossiers comme celui-ci. Le groupe déi gréng se prononce dans le présent dossier en faveur d’un avis positif. La loi sur la protection du patrimoine dont il est question était en élaboration depuis longtemps. Si les pré-prédécesseurs de la ministre de la Culture Sam Tanson avaient déjà mis en place une telle loi, nous aurions une telle loi déjà depuis longtemps. Je souhaiterais que dans la phase de transition, c’est-à-dire dans l’attente de l’inventaire, nous traitions de manière objective les dossiers que le ministère a transmis à la Ville. Je profite de l’occasion pour rappeler que le 28 mars 2022, soit à peine un mois après l’adoption de la loi, j’ai déposé une motion avec des propositions visant à valoriser davantage la protection du patrimoine à Luxembourg-Ville. Je souhaiterais que cette motion soit enfin traitée par la commission consultative compétente. Madame Ana CORREIA DA VEIGA (déi Lénk) : Il convient de rappeler une fois de plus que, dans le cas d’une protection communale, seule la façade du bâtiment bénéficie d’une protection, et non l’architecture intérieure. Avec un classement en tant que patrimoine culturel national, l’architecture intérieure du bâtiment est également protégée. Dans le présent dossier, déi Lénk se prononcent en faveur d’un avis positif. Nous espérons qu’un inventaire des monuments historiques de la ville de Luxembourg pourra être établi le plus rapidement possible et que nous pourrons enterrer la pénible discussion que nous continuons d’avoir. Monsieur Claude RADOUX (DP) : Les bâtiments de l’avenue Gaston Diderich sont classés «secteur sensible» dans le PAG. Nous ne pouvons pas accepter qu’une seule maison soit maintenant classée patrimoine national, alors que d’autres maisons du même style architectural se trouvent ici. C’est un arbitraire flagrant. Le dossier ne comprend pas de photos de l’intérieur du bâtiment n° 34. En commission, il nous a été indiqué que l’intérieur de la maison ne présentait pas d’intégrité authentique sur le plan architectural. Madame le bourgmestre Lydie POLFER: La maison n° 34, avenue Gaston Diderich est protégée au niveau communal et se trouve dans un «secteur protégé d’intérêt communal ‘environnement construit’ ». La grande différence entre le travail effectué par la commune et celui qui aurait dû être effectué par le ministère de la Culture réside dans le fait que les propriétaires ou acheteurs de biens immobiliers peuvent consulter le PAG de la Ville et le PAP QE concerné pour savoir comment un bien immobilier est classé. Un tel aperçu consultable n’existe pas sur le plan national. Le ministère prend des décisions au cas par cas. La loi votée le 25 février 2022 par la Chambre des députés prévoit l’établissement d’un inventaire national, ventilé par commune. Mais il faudra certainement attendre encore dix ans avant que cet inventaire ne soit achevé. Pour l’élaboration du nouveau PAG de la Ville, nous avons procédé rue par rue. Le ministère doit bien savoir que l’avenue Gaston Diderich a été classée «secteur protégé d’intérêt communal ‘environnement construit’ » dans le PAG de la Ville. Nous n’aurions donc pas attendu du ministère une décision arbitraire, limitée à une maison, mais une décision anticipative en vue de l’établissement d’un inventaire national. La Ville a toujours dénoncé l’approche arbitraire du ministère, car cette approche ne respecte pas le principe de l’État de droit selon lequel le propriétaire ou l’acheteur d’une maison doit pouvoir consulter son classement urbanistique. Notre service fait un travail consciencieux et l’on examine également si des éléments à l’intérieur d’une maison méritent d’être conservés et, le cas échéant, lesquels. La Ville est simplement appelée à donner un avis. La décision finale revient au ministère - et ce, quel que soit le résultat de l’avis de la Ville. Nous souhaitons que le ministère adopte une approche cohérente dans le sens de la transparence. Peut-être que la discussion menée aujourd’hui au conseil communal pourra contribuer à ce que cela se produise. Les représentants des groupes DP et CSV se prononcent pour un avis négatif, tandis que les représentants des groupes déi gréng, LSAP et déi Lénk se prononcent pour un avis positif.
RkJQdWJsaXNoZXIy NTkwNjU=