VDL_RAPPORT_ANALYTIQUE_07_2022_05_12 (1)

DE SÉANCE DU LUNDI 5 DÉCEMBRE 2022 FR 566 projet de budget 2023, 30 millions d’euros sont prévus pour l’acquisition de biens immobiliers (terrains, bâtiments). Je profite de l’occasion pour adresser un grand merci au service compétent pour le travail effectué pendant des années, afin de permettre à la Ville d’entrer en possession de terrains. Nous avons besoin de terrains pour créer des infrastructures publiques, pour construire des logements et pour disposer d’une réserve foncière qui nous permette, par le biais d’échanges, d’entrer en possession de terrains importants pour des projets de la Ville. Je vais maintenant aborder différents points qui m’inquiètent un peu et qui ternissent quelque peu l’image de la situation financière, qui est en fait bonne. Il s’agit de problèmes externes, mais qui ne sont pas sans incidence sur le fonctionnement de la commune. Les coûts énergétiques de nos bâtiments explosent. Les dépenses pour l’achat de chaleur passent de 16 millions d’euros dans le budget rectifié 2022 à 44 millions d’euros dans le budget 2023 (augmentation des coûts : 278%). Nous constatons une évolution similaire pour l’achat d’électricité. Ces coûts passent de 8 millions d’euros dans le budget rectifié 2022 à 16,7 millions d’euros dans le budget 2023 (augmentation des coûts : 201%). Pour l’achat de gaz, il s’agit d’une progression de 3 millions d’euros à 7 millions d’euros (+ 268%). Contrairement aux entreprises et aux ménages privés qui bénéficient d’un soutien financier de la part de l’État, les communes ne reçoivent aucune subvention, si ce n’est qu’elles bénéficient également du plafonnement de la hausse des prix (gaz, électricité). Il reste à espérer que les prix de l’énergie se stabiliseront ou, du moins, n’augmenteront plus. Les coûts de la Ville pour les transports publics (bus, tram) augmentent également. Un montant total de 144,7 millions d’euros est inscrit au budget 2023. La gratuité des transports publics a pour conséquence que la Ville n’a plus de recettes provenant des transports publics. Même si l’État prend en charge les coûts de différentes lignes de bus RGTR qui circulent pour la Ville, les pertes subies par la Ville en raison de la gratuité des transports publics n’ont pas été compensées par l’État. Comme on le sait, le nombre de lignes de bus va plutôt augmenter que diminuer, et l’extension du réseau de tramway se poursuivra, ce qui signifie que les coûts vont continuer à augmenter dans les années à venir. En 2021, les dépenses sociales de la Ville se sont élevées à 11,1 millions d’euros, pour atteindre 16 millions d’euros en 2022. 20,7 millions d’euros sont inscrits au budget 2023. Pour la période 2021-2023, cela signifie donc un quasidoublement des dépenses sociales. En écoutant les différents intervenants, on a l’impression que la Ville n’en fait pas assez dans le domaine social. Le fait est qu’il n’y a pratiquement aucun autre poste budgétaire pour lequel il y a eu un doublement des crédits inscrits. C’est effrayant de voir que l’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser, tant au niveau du pays que à Luxembourg-Ville, raison pour laquelle j’ai également indiqué que nous devons partir du principe que les dépenses continueront à augmenter dans les années à venir. Le collège échevinal poursuivra sa politique sociale engagée. Ces dernières années, la Ville a investi des sommes importantes dans l’acquisition de terrains, ceci en vue de la création de nouveaux logements. Les subventions de l’État que nous recevons en tant que commune dans le cadre du Pacte logement 2.0 sont modestes. Pour bénéficier de ces subsides, il faut remplir les conditions imposées aux communes. Le Pacte logement prévoit que nous puissions acquérir un certain nombre de logements dans le cadre de chaque projet de construction de logements réalisé sur le territoire de la capitale. La Ville en fera usage, mais je tiens à préciser que, malgré sa bonne situation financière actuelle, la Ville atteindra ses limites financières si tous les projets prévus seront réalisés. Nous sommes également préoccupés par le fait que l’État transfère de plus en plus de tâches aux communes, notamment dans les domaines des structures d’accueil sociales, du logement et de la sécurité. Ce sont des missions supplémentaires que nous devons assumer en tant que commune, mais nous ne recevons guère de contreparties financières de l’État. Les communes se heurtent également aux formalités liées aux procédures imposées par le ministère de l’Intérieur. Les décisions les plus banales doivent d’abord passer par le conseil communal. Au lieu d’une simplification administrative, les communes se voient imposer des conditions impossibles à remplir. Cela crée également une situation difficile pour nos fonctionnaires. En tant que collège échevinal, nous sommes aussi gênés par le fait que, année après année, nous recevons une lettre du ministère de l’Intérieur nous conseillant vivement de renoncer à une vieille tradition de la Ville de Luxembourg, à savoir qu’elle prend en charge depuis 1955 la part salariale de ses fonctionnaires, un acquis résultant de longues luttes syndicales. J’espère que les membres du conseil communal s’opposeront avec le collège échevinal à cette tentative de démantèlement social. Je suis également très préoccupé par le fait que les chantiers n’avancent pas toujours comme nous le souhaiterions. Je ne répéterai pas ce que j’ai déjà dit à plusieurs reprises. Maintenant que le secteur immobilier est redevenu plus calme, j’espère que nous trouverons à nouveau davantage d’entreprises prêtes à réaliser des travaux pour la Ville. Les derniers mois n’ont pas été faciles. Des augmentations de prix de 25% et plus ont eu pour conséquence qu’aucune candidature n’a été reçue lors de certains appels d’offres. Je voudrais souligner à nouveau qu’il est urgent de revoir la loi sur les marchés publics. Néanmoins, nous avons plus ou moins réussi à maîtriser nos coûts. La création d’infrastructures pour le padel-tennis, un projet approuvé par le conseil communal en octobre de cette année, a déjà été mis en œuvre. Cela prouve qu’il est possible de construire rapidement et à des prix raisonnables. A l’heure actuelle, le nombre d’employés de la Ville est à nouveau en légère baisse parce que de nombreux postes mis au concours n’ont pas pu être pourvus, et ce malgré les nombreux efforts entrepris. C’est un problème que connaissent aussi bien les pouvoirs publics (État et communes) que le secteur privé. J’espère cependant que nous parviendrons à pourvoir un certain nombre de postes vacants. En conclusion, on peut retenir que le collège échevinal en place a plus que fait ses devoirs. La situation financière de la Ville reste excellente. Le prochain collège échevinal disposera des moyens financiers nécessaires pour relever les défis qui se présenteront. Ces finances solides sont nécessaires pour maintenir et améliorer encore la qualité de vie. Les Luxembourgeois se plaignent souvent des choses qui ne sont pas parfaites dans une commune. Lors des deux réunions au cours desquelles nous avons accueilli les nouveaux habitants de la capitale, le feed-back a été très positif, comme je l’ai rarement vu. Ces nouveaux citoyens, qui ont l’expérience d’autres pays et d’autres villes, ont parlé de la ville de Luxembourg et de notre pays comme d’un pays de cocagne. Nous ne faisons certainement pas tout correctement, mais nous faisons beaucoup de choses correctement et je souhaiterais qu’à l’avenir – peu importe qui sera assis sur les bancs du conseil communal – nous continuions à faire de la politique dans l’intérêt de la ville et de ses citoyens.

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